MICHEL DE ROY
Né le 13 décembre 1948 à Orange, Michel de Roy a été successivement commerçant, magasinier, barman, détective privé et policier. Sa carrière d’enquêteur et d’officier de police judiciaire se déroule principalement à Orange et à Nîmes. De 1972 à 2005, il sert dans la brigade des mœurs, aux stups et à la criminelle, avant de terminer à la brigade financière.
Michel de Roy écrit depuis 1986 et obtient plusieurs prix. Le premier (1986), celui du Quai des Orfèvres, est décerné à Sûreté urbaine (Éditions Papier Libre-Polar en Poche) Michel de Roy reçoit également le Prix de la nouvelle policière et le Prix de la nouvelle fantastique. Son 26e livre est paru récemment.
Michel vient d'obtenir le Prix du Livre 2013 de la Grande Motte (Prix décerné chaque année à un roman policier) avec son dernier titre : "Pour solde de tout compte".
TITRES
"64, BOULEVARD GAMBETTA" EDITIONS DE L'ENCLAVE
Paisible, la vie quotidienne à Uzès ?
Tranquille, l’immeuble du 64, boulevard Gambetta ?
Sans doute, mais tout au long des pages de ce roman policier de Michel de Roy, l’intrigue, ses mystères et ses nombreux rebondissements font de la cité ducale un vivier d’histoires intrigantes et de l’adresse indiquée un lieu où les rencontres et les événements sortent du quotidien.
Depuis la sortie de son premier ouvrage (une Sûreté Urbaine qui le vit recevoir le très convoité prix du Quai des Orfèvres), Michel de Roy, au fil des opus suivants, a confirmé d’étonnantes dispositions pour la description d’atmosphères et de réelles capacités d’imagination. Nouvelle démonstration avec ce 64, boulevard Gambetta. Non content de construire un scénario qui offre des perspectives inattendues et qui invite le lecteur à se laisser porter par de nombreux rebondissements, l’auteur prend un plaisir manifeste à évoquer ou suggérer des climats ou des éclairages qui donnent une valeur littéraire supplémentaire au roman.
Des artères d’Uzès, des terrasses des bistrots, des salles de restaurants, des lumières dans la nuit et de la pluie qui tombe sur la ville, Michel de Roy saisit les détails et les couleurs, les capture et les restitue avec un soin et une précision qui rendent le récit vivant et attractif de bout en bout. Mais pas d’intrigue policière sans une succession ininterrompue de surprises, de filatures, de personnages inquiétants ou à double visage. Tous ceux qui évoluent dans 64, boulevard Gambetta, du détective au couple Antoine-Sylvia, et qui, au fil des chapitres, affichent leur troublante personnalité, laissent souvent interrogatif et curieux.
Avec un suspense habilement entretenu, des révélations en cascade et des aveux à la pelle, ce roman a pour vertu première de laisser le lecteur sans répit. Avec drames, enlèvements, affaires louches et scènes spectaculaires à la clé.
Un polar très réussi.
"ECARTS DE CONDUITE"
Haute tension.
Le roman policier se doit de résulter de l’agencement ingénieux de l’histoire d’un crime et de celle de l’enquête qui en découle. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Paul Morand.
De ce point de vue, « Écarts de conduite » est parfaitement réussi.
Sitôt que le « privé » Rémy de Choli est chargé de renseigner, discrètement, le maire d’une commune (imaginaire) du Gard au sujet de vol de documents dont il a été victime, on comprend déjà que celui-là va grimper sur un baril de poudre.
Pour Boileau-Narcejac, la règle d’or du genre policier est de mettre en scène un criminel, une victime et un détective.
Le récit de Michel de Roy est, là encore, impeccable. L’éventuel criminel se lit au pluriel : Serge, l’ex-légionnaire, qui pourrait « faire » un excellent coupable, Jeannot, proxénète en puissance dont l’occupation principale reste le chantage, Gareth, photographe patenté d’une revue locale, plus quelques comparses qui, de près ou de loin se retrouvent parfois bien malgré eux, mêlés à cette étrange histoire.
Quant à la victime, elle peut ne pas être celle que l’on croit.
Enfin, si l’on suit les vingt commandements de l’américain Van Dinne, le polar doit fuir les descriptions atmosphériques.
Eloigné de ce précepte, « Écarts de conduite » utilise ici la région d’Uzès, revisitée dans ses ombres et sous ses lumières, comme révélateur de l’intrigue. Cet arrière plan de campagne gardoise confère au roman sa belle couleur et un climat psychologique sous haute tension, qu’eût aimé Dashiell Hammet.
Dans « Écarts de conduite » Michel de Roy nous entraîne, une fois de plus, dans une fantastique intrigue.
À lire absolument.
"CRIME ASSURE"
Un cadavre dans Paris, une enquête dans le Gard. Surprises garanties au fil des pages.
Ce fut un spectaculaire triomphe. Cent soixante dix mille exemplaires vendus et une traduction en tchèque ! Avec Sûreté Urbaine, couronné par le prix tant convoité du Quai des Orfèvres, Michel de Roy, du jour au lendemain, rentrait dans le cercle des auteurs importants de littérature policière. Depuis, plusieurs autres romans, des récits et des contes. Et un dernier opus, Crime assuré qui, par sa construction, son style, sa précision dans le vocabulaire et la description, l’étude psychologique des personnages, et, bien sûr, l’originalité d’une trame dont il est hors de question de dévoiler la chute, se place parmi les ouvrages les plus achevés du genre.
Par goût et habitude professionnelle (il a terminé sa carrière la brigade financière de Nîmes), Michel de Roy aime les intrigues et se plaît à les dénouer. Du Paris au printemps 1988 (quand le salon du Livre se tenait encore au Grand Palais) à la propriété d’Uzès où se déroule la plus grande partie de l’enquête, le roman, par son architecture et sa griffe, invite le lecteur à un voyage dans le connu et l’imprévu. Au départ, un crime. Evidemment. Et des personnages attachants ou sournois, irrésistiblement sympathiques ou singuliers. Il y a Maurel, l’adjudant-chef de la gendarmerie, et Rémy de Choli, chargé par la compagnie d’assurance qui l’emploie, de se renseigner avant l’établissement du chèque lié à un contrat sur la vie. Il y a Ludovic le journaliste et Thomas qui bricolait chez les époux Peissonnier, un cadavre et un veuf, des bistrots, des filatures, des attentes et des coups de téléphone donnés dans une cabine.
Dans Crime assuré, il y a surtout des hommes qui cherchent à savoir ou à dissimuler, des regards qui se croisent et des complicités qui rapprochent, des repas partagés et des ombres qui se découpent.
Sur les visages, les vêtements et les objets, Michel de Roy s’attarde. Il en scrute les rides ou les sourires, les couleurs qui changent et les formes qui se précisent. Avec le souci du détail de certains peintres, l’œil presque cinématographique qui suit les expressions et les événements, il décrit et analyse, fixe comme sur un tableau l’embrasure d’une fenêtre ou le parcours de la mousse d’une bière sur un bock. Superbement.
"MEURTRE EN SOUS TRAITANCE"
L’enlèvement du fils d’un banquier, la demande de rançon qui est faite et l’enquête de police qui en découle, destinée à dénouer progressivement l’énigme, servent de base à cette histoire d’hommes, très différents les uns des autres, pas dans le même camp.
D’un côté un flic, au bout du rouleau, qui s’accroche à son boulot, qui semble vouloir s’extraire d’un cauchemar où il s’enlise inexorablement. De l’autre, des truands prêts à tout pour satisfaire leur cupidité et mener à terme le plan qu’ils ont conçu, à tout prix et sans considérer les résultats engendrés.
Leur évolution au sein de la société dévoile les mécanismes de celle-ci. Des mécanismes souvent psychologiques qui peuvent servir pour comprendre la réalité de la vie.
Nous reprendrons les paroles de Gérard Delteil dans la définition qu’il apporte du roman noir : il s’agit d’un « roman policier social et sombre ».
Meurtre en sous traitante, a, par définition, le mérite d’identifier les deux caractéristiques principales définissant le genre, à savoir sa dimension « étude de mœurs » et sa coloration volontiers morose, lugubre, voire pessimiste.
Ce roman policier est captivant. Il contient tous les ingrédients nécessaires à ce genre de littérature. La fin nous laisse pantois. Elle est à double, voire à triple détente.
"SANS ISSUE"
Dans ce roman policier, Michel de Roy donne le ton, en nous disant en préambule : « Y’a des jours, on devrait rester au plumard. Ça éviterait bien des emmerdes. Tu me crois pas ? Alors lis ce qui suit ».
Et c’est parti. Dans Sans issue, tout démarre par un message, une sorte de bouteille jetée à la mer par un jeune bosniaque vendeur de colifichets. Et tout démarre sur les chapeaux de roue. Pas de temps mort ni de place à l’inutile. Si les personnages sont créés de toute pièce et si les lieux joliment décrits sont imaginaires, il n’en demeure pas moins que les situations exposées sont brûlantes d’authenticité. Une authenticité décrite avec un réalisme troublant.
Comme dans ses précédents romans, Michel de Roy nous fait voyager. Nous visitons des lieux connus, des bars, des rues sous la pluie, une salle de surveillance d’une grande surface, pour y découvrir des personnages souvent sympathiques et captivants, parfois inquiétants, toujours tels que nous risquons de les rencontrer dans la vie quotidienne.
Il y a tout d’abord Paolo, qui est un « monsieur tout le monde » transformé par la force des choses en enquêteur, Morand et Berthelot, duo de lieutenants de police, puis Adeline Baral, adjointe au maire, victime d’une agression dans un parking souterrain à laquelle assistent deux clochards venus squatter les lieux.
Il y a aussi Jonas Deville, directeur d’une société de films documentaires, et Vladimir, sinistre homme de main. Et d’autres personnages.
Le lecteur est habilement maintenu en haleine selon une technique à laquelle nous a habitués Michel de Roy, une recette qui consiste à nous entraîner irrésistiblement dans des méandres où le climat psychologie côtoie avec bonheur la description des lieux que nous fait l’auteur.
Planques, filatures, interpellations, confrontations, mensonges et contradictions, fausses pistes, tous les ingrédients d’un bon polar sont réunis. Et ils sont savamment orchestrés, pour notre plaisir, pour nous guider jusqu’à une fin à laquelle nous ne nous attendions pas.
"Y'A PAS DE RAISON"
Dans « Y’a pas de raison », le sympathique détective privé Rémy de Choli, que nous connaissons pour l’avoir déjà rencontré à plusieurs reprises, notamment dans « Crime assuré, Meurtre en sous-traitance, 64, boulevard Gambetta et Écarts de conduite, se trouve confronté à une étrange situation qui le contraint à accepter une mission.
Chargé d’enquêter dans une clinique Suisse, afin de s’assurer de la présence d’une personne, il fait une découverte stupéfiante, clé de charnière des événements qui vont s’enchaîner et l’entraîner inéluctablement dans une incroyable aventure.
Une aventure qui le conduira de Cannes, dans un superbe hôtel de la ville, jusqu’au circuit Paul Ricard où il œuvrera, dans le fracas des moteurs vrombissants de formules I, avant de faire un séjour au Sénégal, dans un village de pêcheurs où il découvrira la véritable nature du travail qui lui a été confié.
Sensations fortes assurées, dans ce polar où, victime de ses propres agissements dont l’accomplissement a été programmé à son insu, Rémy de Choli comptera les morts et devra parer les coups durs, tant bien que mal, avant de pouvoir s’extirper d’une situation délicate.
Solidement ficelé, Y’a pas de raison se lit d’un trait. Une fois de plus, Michel de Roy nous entraîne irrésistiblement vers une chute inattendue.
"UN PETIT DERNIER POUR LA ROUTE"
Dans Un petit dernier pour la route, les personnages sont hurlants de vérité. Que ce soit, Nono, Fred, ou Luis, braqueurs minables bien décidés à régler leur compte à la suite du vol d’un attaché-case contenant de la drogue, ou encore Marco qui se retrouve emprisonné dans une cave où il peut s’attendre au pire des sorts, tous les individus présentés ici sont finement décrits par Michel de Roy.
Si les agissements de la plupart d’entre eux sont peu louables, de Tony, le pizzaïolo, qui finira tragiquement dans son fourgon, à Sergueï, tueur froid exécuteur patenté de basses œuvres, en passant par Farid, trompe-la-mort amateur de sensations fortes et fou de moto, tous voient leurs traits de caractère soigneusement étudiés et passés au crible par Michel de ROY.
La lecture de ce polar nous ravit et dénonce comme un fait de société la vie ravagée d’une femme, Diamante, qui charrie derrière elle un bien pénible secret. Cette lecture a pour effet de provoquer chez le lecteur un retour sur lui-même, une réflexion sur son propre cas. Un petit dernier pour la route ne nous laisse pas indifférent ni insensible et nous pourrions être tous concernés par une parcelle de cette histoire, car ceci n’arrive pas qu’aux autres. Elle nous contraint à avoir une autre vision, plus proche de la réalité, plus cruelle aussi, que celle, stéréotypée, que nos anciens nous ont inculquée de certains concepts de l’humanité.
Un petit dernier pour la route est à consommer sans modération, avec délices.
"BANDITISME SANS FRONTIERE"
Dans le droit fil de Sûreté urbaine, son premier roman policier avec lequel il a obtenu le prix tant convoité du Prix du Quai des Orfèvres, Michel de Roy nous fait redécouvrir le monde des truands. Traite d’êtres humains dans le but de livrer de jeunes ghanéennes à la prostitution, braquages, blanchiment d’argent, trafic de stupéfiants, machines à sous, évasions, se succèdent pour venir nous éclairer sur la vraie nature de cette faune toujours en quête d’argent frais. Le grand banditisme se révèle sous son vrai jour. Il nous est décrit par Michel de ROY tel qu’il est réellement, et non pas comme ont voulu nous le faire croire trop de gens mal ou pas renseignés.
En face, la machine judiciaire, avec pour agents d’exécution des flics et les moyens, parfois besogneux, qui sont mis à leur disposition. De simples hommes, avec leur force et leurs faiblesses. Filatures, arrestations, perquisitions. Dans Banditisme sans frontières, la vérité est dévoilée, impitoyablement, sans concession. Pour personne.
Banditisme sans frontières est un excellent roman policier, proche de la réalité. Trop peut-être ?
RETROUVEZ MICHEL DE ROY SUR SON SITE
http://www.michelderoy.com/index.html
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